Les mots surlignés font l'objet d'une note
1lay bien volu accompagner de ceste pour vous faire
3entendre comme les affaires passent en ce pays.
4Les trouppes que sont venue du Comptat sont
5toutes à Rebiers, là où Ferrier les comande
6sont en nombre de douze à quatorze centz,
7Champsaur se assemblarent tous lungdy dernier à
9Mens, qui sont environ cinq ou six centz. Ilz saccressent
10tous les jours, car tous les soldatz qui sont estés
11licensiés en Provence se rendent avec eulx. Ilz
12font grand quantité descheles, tant à Orpiarre, Serres,
13Rebiers, que en Champsaur avecques grandz menasses
14de mectre tout au feu et à lespée, disant quà ce
15coup, ilz aront la fin des papaulx ; et mesmes en
16ceste ville menassent de y faire ung monde nouveau.
17Dieu nous gardera avec laide que nous y donrrons
18et le service quespère que vous nous donrrés ;
19Autrement, navons moien de sortir le nez ors des portes
20de ceste ville. La souffisance dudit sieur Faure me gardera
21vous en dire davantaige. Bien vous veulx dire quilz
22disent quattendent le baron d’Allemaigne qui partit
23le premier du moys passé en poste pour sen aller
24treuver le prince d’Orange pour amener quatre mil reistres
25et lattendent dheure en autre comme plus aultrement vous
26ay escript par celluy d’Ambrun ; et de ce que me mandés
27par la vostre dernière descripre à monsieur le compte de
28Vitrolle, je leur ay mandé par quatre foys qui nen
30ont pas faict grand cas et ledit commendeur de
31Cuges leur avoyt faict notiffier, ont respondu quilz
32[109 v°] ne recognessent persone que leur maistre. Lartillerie que faisoient
33à la fonte et voicy la quatriesme foys. Ilz se fortiffent
35partons les lieux quilz tienent en toutes les fassons
36quilz peuvent faire plus que navoient jamais faict. Ilz
37font tousiours cottes nouvelles et devers Serres,
38ont dressé ung peage que Ferrier prend ung teston
39pour mullet et à lequipolent des autres bestes,
40quest tout ce que vous puys dire à present des
41affaires de ce pays. Pour mon particulier, monsieur
42il avoyt pleu à monsieur d’Ambrun pour la garde de
43mon chasteau du Saix de moy doner douze homes
44de garde pour, en mon absence et le grand domaige
45quy pourroyt estre en ce pays si lennemy sen fust
46saisi ; et voiant la paouvreté et le dangier de quoy
47jusques à present. Mais la petite prinse quavons
49heu en ce pays et lennemy que me tient Laborel,
50Villebosc, Meruel et mon bien de Serres sans en avoyr
51peu jouyr de la valeur dune esplingue, me contrainct
52leur demander les arrairages, Voiant ma necessité,
53naiant rien volu fère que premierement n’aye heu votre
54voulanté à laquelle ne veulx passer oultre, je vous
55mande ladite commission et lattestation que lesconsuls
56que mestoyent bailhés pour forme ont faicte. Vous
57plairra m’honorer en ce faict et me doner advis comme
58arey à me conduyre. Le sieur de La Motte qui commande
59à Chateauneuf me manda ses jours passés une lettre cy
60enclose et voiant quil avoyt lennemy cy près, luy
61mandis quil renforsasse sa garnison. Le tout sera
62executé sellon votre voulanté. Surce, monsieur, vous
63prierey bien humblement me tenir à votre bonne grace
64[110] à laquelle très humblement me recommande et prie Nostre
65Seigneur vous doner
66monsieur en parfaicte santé, longue et heureuze vye. A Gap,
67ce Ve febvrier 1574.
68Vostre plus humble à vous faire service
69Laborel